Le Réseau des Pôles d’économie sociale du Québec déplore que le budget Girard ne propose aucun effort particulier pour soutenir et stimuler l’économie sociale et l’économie locale
(Montréal, le 26 mars 2025) – Bien que le budget 2025-2026 du ministre des Finances, Éric Girard, mette de l’avant des mesures d’investissements supplémentaires visant à soutenir l’économie et les entreprises, au cours des prochaines années, le Réseau des 22 Pôles d’économie sociale du Québec s’inquiète de la diminution significative des sommes alloués au Plan gouvernemental en économie sociale (PAGÉS), une diminution de 50% relativement au plan 2020-2025.
Représentant les Pôles d’économie sociale à travers le Québec, le Réseau souligne l’importance dans ce contexte d’un appui viable à ses entités, qui collaborent étroitement avec leur milieu pour accélérer la création de nouvelles entreprises collectives et assurer la croissance et la pérennité de celles déjà en place.
C’est ce qu’a fait savoir aujourd’hui la porte-parole du Réseau, Marie-France Beaudry, en soutenant qu’en période de turbulence due à la menace des tarifs douaniers, l’économie sociale et les entreprises partenaires ont de tout temps réussi à performer et tirer leur épingle du jeu en mode croissance; entraînant des retombées économiques et sociales d’importance à la grandeur des régions du Québec. Développer l’économie locale et favoriser les innovations sociales sont des éléments phares de l’expertise des Pôles d’économie sociale.
À ce chapitre, celle-ci a fait valoir que la force des Pôles, comme modèle de gestion démocratique et participatif, réside dans leur capacité à agir directement sur le terrain, à la grandeur des régions du Québec : une réalité inéluctable qui produit des résultats durables en termes de création d’entreprises, de création d’emplois, de diversification du tissu économique dans chaque territoire.
Le Réseau en tient pour preuve les 122 nouvelles entreprises ont vu le jour en 2023, grâce au réseau mobilisateur et inclusif des Pôles : une augmentation de 139 % par rapport à l’année précédente. « Les 12 000 entreprises d’économie sociale sont de toute évidence un rempart contre la décroissance des économies locales et régionales, en période de turbulence et leurs poids sont significatifs dans l’écosystème économique du Québec » a renchéri celle-ci, en rappelant que l’économie sociale engendre un volume d’affaires annuel frôlant le cap des 50 milliards de dollars (50 G$), tout en maintenant pas moins de 220 000 emplois.
Il importe donc d’autant plus, selon le Réseau, d’agir en amont en cette matière, en privilégiant notamment le repreneuriat collectif, à un moment où il est loisible d’estimer à plusieurs dizaines de milliers le nombre de transferts d’entreprise qui pourraient être réalisés à court terme au Québec. Incidemment, de 2015 à 2021, ces sont 120 000 employés qui ont été touchés par une reprise d’entreprise chaque année, entraînant 25 milliards de dollars d’actifs ainsi transférés, en moyenne, à chaque année. Au surplus, 80 % de ces sociétés touchées étaient des petites entreprises comptant moins de 10 employés.
Pour madame Beaudry, la position isolationniste des États-Unis exige, par ailleurs, oblige à elle seule à revisiter de fond en comble notre écosystème économique québécois, en fonction de l’entrepreneuriat collectif, de l’achat local, des circuits courts et de l’économie circulaire.
« Des 5,4 G$ supplémentaires investis d’ici cinq ans pour stimuler la création de richesse, une partie significative devrait être vouée, pas uniquement aux entreprises en difficultés, mais aussi aux entreprises d’économies sociales existantes et en devenir, » a poursuivi madame Beaudry, soulignant que celles-ci constituent des valeurs refuges sûres face aux turbulences découlant de la transition économique anticipée en raison des tensions commerciales américaines.
Réseau des Pôles d'économie sociale du Québec
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